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Des Vénus de Sejnane à Paris

 

Dimanche 21 Mai 2017, à partir de 14h30, nous vous invitons au centre de Paris à la galerie  "Flaq", 36, Rue Quincampois, à une expo-vente aux enchères, caritative et publique des œuvres des femmes de Séjnane.
 

Elles, ce sont "les Vénus de Sejnane", Ommi Jemaa, Sabiha et de quelques autres, des femmes, poétesses de la glaise vivant dans des zones rurales et reculées du nord ouest de la Tunisie, dont les oeuvres devraient bientôt s’inscrire sur la liste mondiale du patrimoine culturel de l'UNESCO.

 
Nous amenons à votre rencontre des objets de leurs créations, afin de valoriser un patrimoine ancien et rare, produit de leurs mains et de leurs cœurs afin de partager l'émotion d'une rencontre avec notre propre mémoire.  Leur savoir acquis par la transmission de techniques ancestrales entièrement manuelles est difficile en l'absence de tour et se fait au prix d'un labeur particulièrement ingrat et peu rémunéré. Ces spécificités en font des objets uniques, un art de femmes, utiitaire à l'origine, objets d'art aujourd'hui.
Femmes libres malgré des contraintes sociales et économiques, femmes courageuses pour lesquelles le travail a une signification concrète, femmes artistes car leurs objets sont des expressions uniques et fragiles, femmes témoins d'une mémoire authentique, elles sont les dépositaires d’une culture « Maghrébine-Berbère », d'un savoir-faire qu’elles se transmettent uniquement de mère en filles, offrant ainsi un remarquable exemple d’art au féminin.
La poterie modelée à la main et entièrement à base d'éléments naturels prélevés dans l’environnement avoisinant, de formes arrondies, décorée et peintes, est travaillée selon les mêmes techniques que l'on retrouve dans des pièces du néolithique et s'apparentent aussi à ceux des vases puniques.


La pureté des formes, la simplicité et la spontanéité des décors donnent un charme naïf et particulier à ces objets. Les motifs qui décorent les poteries ainsi que leurs couleur sont la marque d’éléments culturels profonds qui fondent la tradition du peuple Amazigh : fondamentalement archaïques, ce sont des figures géométriques élémentaires : croix, carrés, rectangles, triangles, losanges, chevrons ou rosaces... ils portent des noms de tels «poisson», «oiseau», «serpent», «scorpion»... qui laissent supposer des significations ancestrales liées au bien et au mal, à l’amour et la haine, à la vérité et au mensonge ou encore à la beauté et la laideur ...une forme d'incantations aux forces protectrices de la nature. La couleur participe aussi à la symbolique de l’objet. 


Une poterie «berbère», habillée et tatouée comme une femme, est un objet vivant qui est la représentation de l'artisane elle-même, telle qu'elle se projette, telle qu'elle se rêve dans un espace qui lui permet de donner libre cours à son imagination, à sa créativité, à sa propre expression artistique, hors des contraintes communautaires et de ses conditions de vie.